- News : Linkedin rafraichit son système de newsletters.
- Quick hack : Ne demandez pas de review trop rapidement.
- Tendance : La poussée fulgurante de Linkedin, réseau ringard devenu (presque) cool.
Salut à tous,
"Everyone on LinkedIn is absolutely crushing it – or so it seems". Alors que je boucle cette édition, The Guardian publie ce dimanche un article dédié à Linkedin. Même si l'angle est plutôt critique, c'est une preuve supplémentaire que le réseau social est décidément sur toutes les lèvres.
« Linkedin n'est pas un endroit pour être honnête. C’est un endroit pour vendre vos produits, vos services et surtout vous-même. »
S'il peut être un outil formidable pour construire son réseau, je ne nie pas qu'il puisse être par moment un espace incroyablement cringe, où des egos boursouflés font preuve d'auto-congratulation dans un personal branling (ce n'est pas une typo) mutuellement célébré.
Alors, s'il n'est pas exempt de critiques, Linkedin reste pourtant l'un des réseaux sociaux "les moins pires", où il est encore possible de partager un point de vue en plus de trois lignes, et susciter une discussion constructive.
Car oui, Linkedin affiche aussi un taux d'engagement de ses utilisateurs en plein boom.
Une telle résilience, après 21ans de services, ça s'applaudit. Mais comment font-ils ? Je livre 7 pistes dans le sujet focus de cette édition.
Sane de Upmynt
PS : au fait, on se connecte sur Linkedin ?
Les news chaudes 🔥
💌 Linkedin rafraichit son système de newsletters. 3 grosses nouveautés :
- Un nouveau look & feel pour l'interface d'édition, pour rendre l'expérience de rédaction plus esthétique et fluide pour les auteurs de newsletters.
- La possibilité de lancer plusieurs newsletters (jusqu'à 5).
- L'auto-follow : un utilisateur souscrivant à une newsletter deviendra automatiquement un abonné au profil Linkedin de son auteur.
⚙️ Linkedin (encore eux) ajuste son algo. LinkedIn prend désormais en compte les hashtags, les utilisateurs et les types de publication avec lesquels vous interagissez pour fournir un flux sur mesure et plus personnalisé.
💬 Threads enfin disponible côté desktop. Et ça ressemble à ça. (Il est toutefois toujours impossible pour les utilisateurs issus de l'UE de s'inscrire)
🤏 X brade ses pubs. Un crédit publicitaire de $250 sera accordé à chaque petite entreprise dépensant au moins $1000 sur une nouvelle campagne de pub au cours des 30 prochains jours.
Communauté 🦊
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Arthur, CMO chez Lunii, me fait savoir qu'un stage de 6 mois est à pourvoir dans son équipe : Assistant·e Community management.
Quick hack ⚡️ Ne demandez pas de review trop rapidement
Les évaluations et avis de vos utilisateurs valent de l'or.
📊 87% des français déclarent regarder les avis clients avant de prendre une décision d'achat (IFOP, 2020).
Pour maximiser la collecte d'avis, ne les réclamez pas trop tôt.
Une expérimentation (publiée dans le Journal of Marketing, 2022) a révélé que le timing parfait se situait entre 7 et 13 jours.
- Pour l'évaluation d'un voyage, un timing de 13 jours augmentait la collecte d'avis de 68%.
- Pour l'évaluation d'un vêtement en e-commerce, un délai de 14 jours offrait le meilleur résultat (+39% d'avis laissés).
👉 En dessous d'un minimum de 10 jours, la requête est considérée comme prématurée voire intrusive et provoque un rejet plus fréquent de l'utilisateur.
Tendance 🌈 La poussée fulgurante de Linkedin, réseau ringard devenu (presque) cool
Lorsque Justine Lambert, coach en entrepreneuriat et conférencière, se propose d'animer une conférence "comment se vendre sur Linkedin" au salon Go Entrepreneurs de Paris, elle n'imagine pas l'intérêt que le sujet va susciter.
Elle raconte pour Upmynt :
« Il y a eu 370 personnes ; record d'audience de toutes les conférences du salon. J'ai compris que Linkedin était entré dans une nouvelle dimension. C'est devenu le canal incontournable des gens qui sont à leur compte ou en tout cas qui se soucient de leur personal branding. »
Oui, Linkedin, ce réseau où vous vous connectez une fois par an, par exemple lorsque vous avez commencé votre nouveau job, pour éditer votre profil et récolter les hourras et les bravos de votre réseau… Du moins, ça, c'était avant.
Depuis 2020, le réseau est devenu incontournable.
📊 Une donnée l'illustre à merveille : ce printemps 2023, ses utilisateurs ont partagé 41% de contenu en plus qu'au cours de la même période en 2021.
Pour une plateforme déjà arrivée à maturité, c'est phé-no-mé-nal.
Et cela se ressent naturellement sur la croissance du CA. De quoi rentabiliser l'investissement de Microsoft, qui a acquis Linkedin en 2016 pour "seulement" $26Mds.
Une hype inattendue : le défi de Linkedin au cycle des réseaux sociaux
Une croissance exceptionnelle de l'engagement telle que celle observée sur Linkedin depuis 2020 serait typique pour un nouveau réseau social en pleine ascension, pas pour un dinosaure du web né en… 2002. Soit un an avant Myspace.
Au cours de sa longue existence, Linkedin a depuis vu la percée puis la stabilisation et enfin la chute de nombreux réseaux sociaux, y compris ses seuls concurrents directs, Viadéo pour la France et Xing en Allemagne, tous deux passés aux oubliettes.
Qu'il s'étende sur plusieurs années (comme Facebook) ou qu'il se déroule le temps d'une année ou deux (Clubhouse), le "cycle des réseaux sociaux" est un pattern généralement observé, où une phase de maturation succède à une forte croissance, puis vient une chute inexorable.
Linkedin fait figure d'exception à la règle. Après une phase de maturité, il se paye donc le luxe de repartir en phase de forte croissance.
Aucun autre réseau social n'a réalisé un tel tour de force. À quoi attribuer cette hype grandissante pour un ancêtre du web ? Voyons cela en 7 raisons principales.
1️⃣ Linkedin s'est émancipé de son carcan "corporate"
Linkedin fut longtemps un lieu de partage strictement professionnel. Les communications y étaient très formelles. Puis l'ambiance s'est peu à peu relâchée.
Justine Lambert voit dans cette décontraction la volonté de susciter de l'engagement :
« De plus en plus de membres se sont permis de poster sur des sujets plus personnels. Ils avaient compris que ces contenus recevaient plus d'engagement. Ça a permis de sortir du cadre strictement corporate. »
📊 Un signe révélateur : le trafic de Linkedin n'a pas baissé en juillet, comme on aurait pu s'y attendre pour réseau professionnel. Il augmente même versus mai et juin : +59M de visites ! (SimilarWeb)
C'est la preuve que Linkedin est devenu un réseau social où l'on se connecte volontiers, même en dehors de ses heures/jours de boulot.
Attention au retour de bâton ? Dans une tribune salée titrée "Le réseau social de l'enfer", le média Bon Pote critique ouvertement cette mue de Linkedin :
« Historiquement un réseau professionnel où la sobriété était de mise, Linkedin a évolué au fil des années pour devenir l’enfer qu’il est aujourd’hui. Si vous deviez imager, c’est comme si Facebook et Instagram avaient un enfant. »
Le mélange des genre n'est pas du goût de tous, mais force est de constater que pour l'instant, cela a plutôt très bien réussi à Linkedin.
2️⃣ L'exil des Twittos
Là où un réseau comme Twitter est devenu un caisson de résonance aux propos les plus provocateurs ou outranciers, Linkedin fait figure de miracle civilisationnel (ou presque).
En effet, si les conversations se sont décoincées, elle restent généralement plus respectables et policées que presque partout ailleurs sur le web.
Et précisément, Linkedin semble être un des grands gagnants de la fuite des utilisateurs de Twitter (maintenant X).
Dans un reportage sur la percée récente de Linkedin, Bloomberg explique ainsi :
« Lorsque les gens ont commencé à abandonner X, ils n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur un point de chute : Bluesky, Mastodon, Threads… »
C'est Linkedin qui a tiré son épingle du jeu. Et pas seulement côté utilisateurs.
Les annonceurs aussi semblent avoir choisi Linkedin comme plateforme de repli. Tandis que Twitter souffre d'une fuite des annonceurs, Linkedin Ads continue de grignoter les parts de marché.
Signe qui ne trompe pas, Linkedin est dans le collimateur de Elon Musk, propriétaire de Twitter/X. Le milliardaire vient de qualifier Linkedin de « plateforme la plus cringe de tout le web ».
Mais Twitter/X n'est pas le seul réseau dont la chute profite à Linkedin. C'est l'ensemble du secteur qui est en recomposition.
3️⃣ Un ilot de stabilité dans un océan rouge
Meta tente d'endiguer la poussée de TikTok en faisant de Insta une app de social video, Twitter se fait limite hara-kiri avec un rebranding chaotique, et Reddit fait face à la fronde de ses utilisateurs.
Le secteur est chamboulé, ce qui fait d'ailleurs dire à The Verge que nous assistons à "la fin de l'ère sociale" sur le web.
En tout cas, pas la fin de Linkedin, qui les enterrera tous.
Chez Linkedin, il est urgent de ne rien faire. Le réseau a somme toute peu évolué en 20ans, et n'a fait qu'asseoir sa domination. Son inertie est même devenue sa force.
Pour ceux qui recherchent un réseau social "à l'ancienne", Linkedin est la seule vraie option disponible. Justine Lambert abonde en ce sens :
« Linkedin est un peu le dernier canal où c'est encore cool d'écrire un long texte plutôt qu'un post de deux lignes ou une vidéo. »
Cela ne signifie pas pour autant que seuls les millennials affectionnent la plateforme. Au contraire.
